Coiffes et coiffures des 17e et 18e siècles dans le Vannetais

Comment les contemporains décrivent-ils les coiffures des femmes vannetaises ?

Sur près de 15 000 pièces de vêtements, étudiées à partir des archives entre 1675 et 1725, 10% seulement sont des coiffes, coiffure ou cols féminins.

Les termes utilisés par les notaires sont les suivants : coiffes petites, grandes, grosses, fines ou carrées, bonnets et sous-coiffe, béguins, coiffette, cornette.

On ne peut donc pas distinguer les coiffes de cérémonies et les coiffes de travail.

Les coiffes, cols, sont estimés ensemble par les notaires pour une valeur très faible.

Chaque femme possède 2 ou 3 ensembles de coiffe et sous-coiffe seulement alors qu’elles peuvent posséder des dizaines de chemises !

Cillard de Kerampoul, à l’article coiffe de son dictionnaire Vannetais, explique : « Pour les femmes de la campagne, on dit courichère (rieu), courchère, béguin ». Le « capot » qui « enveloppait entièrement la tête et tombait par derrière » est une pièce majeure pour les Vannetaises (440 recensés dans nos travaux, un par femme en général).

Les femmes portaient donc une sous-coiffe, bonnet, béguin ou petite coiffe, fixés sur la tête par des épingles plantées dans un morceau de toile en forme de bonnet, noué sous le menton ou épinglé sur les cheveux.

Coiffes vannetaises vers 1738, d’après de Robien

Dans cette levée de cadavre de Vannes en 1738, la description de la coiffure est précise « le corps d’une femme paraissant âgée d’environ 60 ans, d’une grande taille, ayant les sourcils et les cheveux gris, deux coiffes sur la tête, les cheveux tressés avec une allonge, un mouchoir bleu au cou… ».

Le prix des coiffes et coiffure est très faible face au reste du vestiaire.

Dans l’inventaire après décès de Jeanne Ezanno, décédée en 1687 à Carnac, les vêtements sont estimés à plus de 35 livres, on trouve « 15 coiffes de grosse toile à femme estimées ensemble 30 sols ».

Marie Carré, décédée en 1741 à Lanvaudan, possède « 3 grandes et 3 petites coiffes de grosse toile, un bavolet de toile d’étoupe estimés 1 Livre et 2 autres coiffes à la défunte estimées 2 sols ».

À titre de repère, la Livre — monnaie d’Ancien Régime — équivaut à :

  • 1 Livre = 20 sols
  • 1 Livre = 240 deniers
  • 500 grammes de beurre de qualité = 1 Livre 4 sols, à Paris en 1775
  • Une vache laitière jeune et dynamique = 20 Livres, vers 1770

On considère qu’un paysan pauvre dispose de moins de 100 Livres de patrimoine, alors qu’un laboureur riche possède entre 800 et 1000 Livres de patrimoine.

Les mouchoirs de cou sont assez répandus (177 pièces recensées dans nos travaux).

Cillard de Kerampoul les décrit « Mouchoir, mouchette (teu) de cou, mouchette gouc, à deux bardes devant et une longue queue derrière, gargatoul (toulieu, m) ». Ils préfigurent les cols vannetais.

On peut donc conclure que les sources écrites ne nous permettent pas d’imaginer la variété des coiffes et des coiffures paysannes — toutes de toiles claires.

Seule certitude, la coiffe n’est pas un élément riche, majeur, ouvragé et précieux du costume comme l’est le tablier, la veste.


Citer cet article : Mouret S. (2018). Coiffes et coiffures des 17e et 18e siècles dans le Vannetais. Blog Culture(s) de Bretagne [en ligne]. Mise à jour le 22 septembre 2018. URL : https://www.bretagnes.fr/cultures-bretagne/coiffes-et-coiffures-des-17e-et-18e-siecles-dans-le-vannetais

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