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Introduction à l'étude sur les vêtements bretons

J'ai fait un travail de maîtrise, qui s'intéresse aux costumes et aux vêtements portés par les paysans au 17e siècle et au 18e siècle.

Contrairement à une idée assez répandue, ces vêtements sont déjà extrêmement variés par leurs matières, par leurs couleurs, par leurs formes.

En effet, l'opinion la plus couramment répandue était celle de René-Yves Creston, qui est l'historien et le sociologue qui fait "référence" sur le sujet, qui a rédigé un ouvrage au milieu du 20e siècle se nommant "Le Costume Breton".

Il part du principe que ces vêtements n'ont pas pu être très variés et très diversifiés, très riches, avant la Révolution française, car des lois ou édits somptuaires, donc des lois passées par, et imposées par la Monarchie française, visant à interdire l'usage de matières précieuses aux paysans, et à réserver ces matières précieuses à la Noblesse, imposaient et limitaient à un certain nombre de matières et à un certain nombre de vêtements aux paysans.

Donc, on imagine, selon cette thèse et cette théorie, des campagnes ternes avec des paysans qui portent des vêtements gris, bruns, tristes.

Cette image est souvent incarnée par les films de fiction, que l'on peut voir sur cette période.

Mon travail de maîtrise, réalisé dans les années 2000 pour l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, tend à montrer qu'il existe une autre vision des choses.

En effet, ces lois somptuaires et ces édits somptuaires sont peu appliqués en Bretagne.

Les paysans achètent donc de très belles matières textiles, des matières extrêmement variées, riches et colorées.

Pourquoi ?

Parce qu'il est vraisemblable qu'en Bretagne, la fortune paysanne s'incarne particulièrement dans le textile.

Donc, dès le milieu du 17e siècle, on constate dans les inventaires après décès, dans les sources comme les levées de cadavres, que les paysans ont accès à des matières textiles qui proviennent d'Angleterre, de Flandre, mais aussi d'Inde.

Donc, ces fameux tissus "indiennes" en coton ou cotonnades, qui arrivent en fait de l'Inde par la Compagnie des Indes dans le port de Lorient.

Donc, les textiles sont extrêmement variés en terme de matières, mais ils le sont aussi en terme de couleurs.

J'ai pris l'exemple de la paroisse de Carnac dans laquelle j'ai constaté que les hommes, comme les femmes, sont souvent vêtus de pièces très colorées, du rouge, du vert.

Certainement sur fond blanc, c'est-à-dire qu'ils devaient porter des chemises blanches ou blanc cassé.

Donc, des costumes assez colorés, extrêmement gais